Soyons clairs : notre vie numérique, on l'a quasi entièrement déléguée aux Américains.
Limite, demain, je me vois bien préparer une tartine à l'abricot pour Google.
Pourquoi pas ? Il a déjà le double de mes clés.
La science-fiction nous fait craindre un ChatGPT Terminator. Mais la vraie question, ici à Strasbourg comme ailleurs : est-ce déjà trop tard ?
Faut-il filer élever des chèvres dans le Larzac ou contrôle-t-on encore quelque chose ?
Regardons la réalité en face, celle de nos entreprises, y compris en Alsace.
Est-on encore souverain quand nos outils essentiels viennent d'ailleurs ?
9h. Café. Ordinateur allumé.
Un coup d'œil rapide : mails, agenda, une recherche pour préparer la réunion...
Windows, Chrome, Gmail, Agenda, Google Search.
Cinq outils US utilisés sans même y penser.
Rien d'extraordinaire, c'est ton quotidien aussi.
Qui travaille aujourd'hui sans jongler avec Windows ou MacOS, Chrome ou Safari ?
Ajoute à ça Microsoft 365 ou Google Workspace, le stockage cloud (OneDrive, Drive), les visios (Teams, Meet, Zoom)...
La réalité : nos journées tournent sur les serveurs de 3 mastodontes américains.
Chaque document créé, chaque email envoyé, chaque fichier stocké vit chez eux, très loin de l'Alsace.
Mon but n'est pas de te faire passer sous Linux de force.
Simplement, entre l'IA qui s'invite partout et un contexte mondial... disons, "Trumpement" instable, beaucoup se demandent où vont leurs données.
Et ils ont raison. Ce n'est pas né avec ChatGPT : la loi US (Cloud Act) permet aux autorités américaines de demander l'accès aux données stockées chez leurs fournisseurs (Microsoft, Apple, Google...).
Même si tes serveurs sont en France ou en Europe. Tes emails pro, tes documents stratégiques ? Potentiellement à portée d'un juge américain.
L'arrivée massive de l'IA directement dans nos outils de travail change la donne. C'est une étape clé pour intégrer l'IA dans son entreprise du Bas-Rhin, mais avec quelles conséquences pour vos données ?
Que ton entreprise utilise Microsoft 365 ou Google Workspace, tu as vu les logos Copilot ou Gemini surgir.
En un clic, ils résument tes emails, boostent tes tableurs, améliorent tes textes. Pratique, voire génial. C'est d'ailleurs la force de ces géants face à ChatGPT : l'IA directement dans ton environnement de travail.
La contrepartie ? Pour fonctionner, ces assistants lisent, analysent et traitent en permanence un volume massif de tes données.
Pareil pour les outils comme ChatGPT, Claude et compagnie : tout ce que tes équipes leur donnent à "manger" est activement mouliné par leurs systèmes.
Conséquence directe : des données ultra-sensibles (stratégies, chiffres clés, infos RH...) ne font plus que dormir sur un serveur.
Elles sont constamment utilisées, analysées par les algorithmes du fournisseur. Ce traitement intensif augmente les points d'entrée possibles – pour des pirates ou... pour une demande légale via le Cloud Act. Double peine.
Face à ce constat, quelle est la bonne approche ? Paniquer ? Tout jeter ? Ou adopter une stratégie réfléchie ? C'est là qu'un conseil sur vos outils numériques à Strasbourg prend tout son sens.
De quoi a-t-on peur, au fond ? Qu’un juge US mette son nez dans nos affaires via le Cloud Act ? Ou que tout fuite chez des pirates ou concurrents ?
C'est crucial pour choisir le bon logiciel IA ou la bonne stratégie.
Si la peur, c'est "juste" la fuite classique : rappelons que Microsoft et Google ont déjà nos données et déploient une sécurité technique béton.
Alors, pourquoi cette panique spécifique avec l'IA ?
Peut-être que le problème, c'est la confiance dans ces nouveaux outils IA eux-mêmes.
ChatGPT a eu ses ratés, c'est clair. D'autres, comme Claude, semblent plus propres sur eux.
Mais au jeu de la popularité qui gagne aujourd'hui ? Pas toujours le plus transparent…
Pour moi, la stratégie la plus pragmatique aujourd'hui, c'est le mix intelligent :
Garder un outil puissant du marché (Gemini, Copilot...) pour les tâches générales, mais en sachant exactement ce qu'on lui donne à traiter (pas de données ultra-critiques).
Développer en parallèle une IA "maison" (une solution locale maîtrisée) pour les données vraiment critiques : R&D, infos stratégiques, RH sensibles...
Bonus : on peut y intégrer une technologie française, l'outil sera plus personnalisé et potentiellement moins cher qu'un abonnement global type ChatGPT ou Claude pour toute la boîte.
C'est un équilibre : profiter de la puissance des géants là où le risque est acceptable, et blinder le coffre-fort maison pour les bijoux de famille.